Les livres et la Commune de Paris de 1871
- 5 mai 2021
Après celles de 1830 et de 1848, cette troisième révolution du XIXe siècle a engendré une bibliographie des plus importantes. Pas moins de 600 pages et 5000 titres : romans, livres d’histoire, BD, mémoires, catalogues, travaux de recherche qu’ils soient français, américains, britanniques, russes, espagnols, allemands, chinois…
Pour en prendre connaissance, une vie entière d’un lecteur très assidu n’y suffirait pas.
En ces jours du 150e anniversaire de la Commune et en ces temps de pandémie propices à la lecture, nous recommandons à nos adhérents et abonnés à La Pensée Libre, une première sélection de 25 titres d’ouvrages sur le sujet de la Commune que nous avons lus et que nous vous conseillons. Ils font partie nous semble-t-il des incontournables que vous pourrez commander dans votre librairie indépendante près de chez vous, ouvrages pour la plupart ayant été édités ou réédités ces dernières années, et qui pour quelques-uns ont à voir avec le Limousin et l’histoire de la Commune.
Nous compléterons cette liste ultérieurement avec quelques autres ouvrages mais aussi des CD et d’autres œuvres sur la Commune de Paris. N’hésitez-pas à nous communiquer vos suggestions.
Vous trouverez également ci-dessous quelques sites et blogs bien documentés sur tout ce qui a trait à la Commune de Paris.
Enfin, vous trouverez des courriers reçus à propos de l’arrestation de militants italiens.
Bonne lecture.
Notre sélection de livres :
Audin (Michèle), La Semaine sanglante, Mai 1871, Légendes et comptes, Libertalia (2001)
Audin (Michèle), Comme une rivière bleue, L’arbalète-Gallimard (2017)
Bantigny (Ludivine), La Commune au présent. Une correspondance par-delà le temps, La Découverte, (2021)
Brocher (Victorine), Souvenirs d'une morte vivante. Une femme dans la Commune de 1871, Libertalia (2017)
Chabrol (Jean-Pierre), Le Canon fraternité, Paris, Gallimard (1970)
Chatain (Georges) 1871 Les Limousins et la Commune, LPF, (2021)
Chuzeville (Julien), Léo Frankel, communard sans frontières, Libertalia (2021)
Clément (Jean-Baptiste), La revanche des Communeux, Le Bruit des autres, (2011)
Cordillot (Michel) (coord.), La Commune de Paris 1871. Les acteurs, l'évènement, les lieux, L'Atelier (2021)
De Charentenay (Alice) et Brahamcha-Marin (Jordi), La Commune des écrivains – Paris, 1871 : vivre et écrire l’insurrection, Folio (2021)
Deluermoz (Quentin), Commune(s) 1870-1871. Une traversée des mondes au XIXe siècle, Seuil (2020)
Descaves (Lucien), Philémon, vieux de la vieille, présenté, établi et annoté par Maxime Jourdan, La Découverte (2019)
Geffroy (Gustave), Blanqui L'Enfermé, L’Amourier (2015)
Godineau (Laure), La Commune expliquée en images, Le Seuil, 2021.
Le Tréhondat (Patrick) et Mahieux (Christian), La Commune au jour le jour. Le Journal officiel de la Commune de Paris (20 mars-24 mai 1871), Syllepse (2021).
Lissagaray (Prosper-Olivier), Histoire de la Commune de 1871, (édition de 1896), La Découverte (1990)
Malon (Benoît), Lettres à André Léo & à quelques autres, textes annotés par Jean-Pierre Bonnet, Ressouvenances (2020)
Marx (Karl) et Engels (Friedrich), Sur la Commune de Paris, Textes et controverses, précédé de Événement et stratégie révolutionnaire, par Stathis Kouvélakis, Editions sociales (2021)
Meyssan (Raphaël), Les Damnés de la Commune, 1-À la recherche de Lavalette, Delcourt (2017), — 2-Ceux qui n'étaient rien, Delcourt (2019), — 3-Les orphelins de l'histoire, Delcourt (2019)
Lidsky (Paul), Les écrivains contre la Commune, La Découverte poche, (2010)
Payen (Alix), C'est la nuit surtout que le combat devient furieux. Une ambulancière de la Commune, Écrits rassemblés et présentés par Michèle Audin, Libertalia (2020)
Tarade (Françoise), André Léo, Ressouvenances (2020)
Thomas (Édith), Les Pétroleuses, L’Amourier (2019)
Trayaud (Stéphane) Les oubliés de l’Histoire, les Limousins de la Commune de Paris, MPE (2012)
Vuillaume (Maxime), Mes Cahiers rouges, Edition intégrale inédite présentée, annotée par Maxime Jourdan, La Découverte (2011)
Les sites et les blogs que nous vous recommandons :
L'association des amies et amis de la Commune
Faisons vivre la Commune
Musée de l'Histoire vivante, Montreuil
Le site du Musée d'Art et d'Histoire Paule Eluard de Saint-Denis
La Commune de Paris - Jean Paul Achard
Association Louise Michel
Le Maitron : dictionnaire du mouvement ouvrier
La Commune de Paris - Blog de Michèle Audin
Courriers reçus par la Fédération de la Haute-Vienne de la Libre Pensée :
A propos de l’arrestation commanditée par l’Elysée, le 28 avril au petit matin, de sept personnes parmi lesquelles plusieurs anciens membres des Brigades rouges installés en France depuis plus de 40 ans, nous avons reçu un courrier de Danièle Restoin, présidente de l’association Mémoire à Vif, accompagné d’un texte de la chanteuse Dominique Grange dont nous partageons totalement l’indignation et c’est bien volontiers que nous portons ces 2 textes à votre connaissance.
Nous reviendrons ultérieurement sur cette question qui s’inscrit dans la poursuite des lois antidémocratiques votées ces dernières semaines, accentuant la dérive totalitaire mise en œuvre par les gouvernants de notre pays.
Courrier de Danièle Restoin
Petit rappel historique : Après 1968, l’Italie a connu un cycle d’une quinzaine d’années où la contestation puis la violence politique va crescendo. Le 12 décembre 1969, une bombe explose Piazza Fontana à Milan, faisant 16 morts et une centaine de blessés et très vite, c’est la piste de groupuscule d’extrême-droite qui s’avère la plus vraisemblable (ce sera confirmé dans les années 90) mais l’enquête s’en détourne volontairement. Des militants d’extrême-gauche, fortement marqués par l’histoire de la Résistance italienne, décident de s’armer tandis que les groupes néo-fascistes multiplient les attentats aveugles en toute impunité comme celui de la gare de Bologne en 1980 qui fait 85 morts et plus de 200 blessés, attaque terroriste la plus meurtrière de ces années-là.
Dès lors, la violence ensanglante le pays. Une justice des plus sévères se met en place, jugeant autant les actes que les sympathies politiques et les groupes armés d’extrême-gauche sont décimés, notamment à l’aide des témoignages des « repentis », apparus à l’époque grâce à l’institutionnalisation de leurs dénonciations en échange de remises de peine. Certain.es parviennent à s’exiler, beaucoup rejoignent Paris.
1985 : la Doctrine Mitterrand
Voici le témoignage de Maître Jean-Pierre Mignard, avocat qui a participé à l’élaboration de la Doctrine Mitterrand (Le Monde 1er juillet 2004) : « Elle a été impulsée par François Mitterrand et mise en œuvre par les services du 1er ministre, des ministères de l’intérieur et de la justice, sous la protection des services de lutte antiterroriste…
Elle s’est construite autour de l’examen juridique clinique du chaos des procédures italiennes…L’Italie voyait plutôt d’un bon œil qu’on la débarrasse d’anciens activistes…Dans la doctrine Mitterrand, il y a bien sûr un implicite italien. Pour l’Italie, l’accueil des réfugiés italiens a été, sans jamais le dire, un sas de respiration…Il ne peut y avoir qu’une doctrine Mitterrand, pour la raison simple que les accusations couvraient des délits, crimes ou crimes de sang, dans lesquelles il était impossible de distinguer la responsabilité individuelle de tel ou tel pour tel fait déterminé. »
Et la Ligue des Droits de l’Homme enfonce le clou dans un communiqué du 28 avril 2021 : « A l’inverse de ce que la présidence de la République soutient, la décision de François Mitterrand, exprimée lors du congrès de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) en 1985, de ne pas extrader les réfugiés italiens en France n’excluait aucun de ceux-ci. »
Il est regrettable qu’en violation de toute éthique le président de la République ait décidé de revenir sur les engagements de la République. S’en prendre à des femmes et des hommes qui vivent dans notre pays depuis plus de 40 ans pour des faits encore plus anciens, jugés en Italie dans des conditions dictées par les contingences de l’époque, ce n’est pas faire acte de justice, c’est raviver des plaies que le temps avait commencé de refermer. »
En PJ un doc photo + le texte de Dominique Grange et vous pouvez écouter sa chanson « Droit d’asile » sur le site bellaciao.org
Texte de Dominique Grange
A Roberta Capelli, Marina Petrella, Enzo Calvitti, Giovanni Almonti, Sergio Tornaghi, Narciso Manenti, Giorgio Pietrostefani.
En 2003, j’ai écrit cette chanson "DROIT D’ASILE", suite à l’enlèvement d’un militant italien exilé en France, Paolo Persichetti, et à son extradition, puis son incarcération en Italie. Je l’ai ensuite dédiée à Cesare Battisti, alors emprisonné au Brésil, à Marina Petrella, arrêtée en 2007 et emprisonnée en France, en attente d’extradition vers l’Italie. Enfin, je l’ai chantée de nombreuses fois pour tous les réfugiés italiens dont la liberté était à nouveau menacée par la remise en cause de la protection garantie par François Mitterrand en 1985 à des femmes et des hommes qui ont reconstruit leur vie ici parce qu’ils ont fait confiance à la parole donnée par la France ! Aujourd’hui, je la dédie aux 7 camarades italien(ne)s arrêté(e)s au petit jour ce mercredi 28 avril et livré(e)s à la justice par le gouvernement français, plus de 40 ans après les faits pour lesquels ils/elles ont été inculpé(e)s, et pour certain(e)s jugé(e)s en Italie.
Aujourd’hui, j’ai honte de voir jusqu’où peuvent aller ceux qui prétendent diriger notre pays, honte de lire que la police italienne remercie la France pour sa kollaboration (!), honte de constater que Macron se félicite d’avoir commis une telle infamie et de le voir surfer sur la vague des récents attentats terroristes -l’enseignant Samuel Paty et Stéphanie, la policière de Rambouillet- pour s’attirer des voix à l’extrême-droite et faire avaler les nouvelles mesures antiterroristes en passe d’être votées ! Dommage qu’il n’ait pas compris que la vengeance d’Etat est la pire des lâchetés...
Même Sarkozy ne s’était pas abaissé à livrer Marina Petrella à la vindicte de la justice italienne !