Prêtres pédophiles et justice d’exception
- 20 novembre 2021
Constituée en 2018 par la hiérarchie de l’Eglise catholique en France pour enquêter sur les agressions sexuelles perpétrées par des prêtes, la commission Sauvé a rendu il y a quelques semaine son rapport : 300 000 mineurs victimes d’agressions sexuelles commises par 2 900 à 3 200 prêtres, diacres ou religieux depuis 1950 !
Face à l’ampleur de ce séisme, la Conférence des Evêques réunie à Lourdes le 8 novembre a annoncé la mise en place d’un « tribunal interdiocésain canonique » chargé d’instruire les demandes des victimes et de fixer les indemnisations qui leur seraient versées.
Après avoir fermé les yeux et couvert les crimes, l’Eglise catholique veut maintenant mettre en place son propre système judiciaire privé et religieux qui échapperait ainsi à la justice de la République laïque. Il faut appeler les choses par leur nom : une justice où l’on envisage d’indemniser les victimes sans convoquer les coupables devant les tribunaux civils, c’est une justice d’exception ! Impensable et inacceptable !
Vous trouverez ci-dessous une prise de position de citoyens qui s’insurgent à juste titre sur ces prétentions de l’Eglise. Vous êtes invités à joindre votre signature à cet appel.
C’est aux coupables d’assumer !
La Ve République, habituée à violer en permanence la loi de séparation de 1905, en réservant une place particulière à l’Église catholique qui lui permet d’entretenir et de développer ses propres écoles financées sur fonds publics, va-t-elle aussi lui garantir une « justice particulière » ?
Un crime a saisi d’effroi et indigné par sa gravité et son ampleur. 300 000 mineurs ont été victimes d’agressions sexuelles commises par 2 900 à 3 200 prêtres, diacres ou religieux depuis 1950 ! Des témoignages de victimes ont révélé au grand jour ces agressions commises sur des enfants par des représentants du culte catholique.
Pour sauver l’essentiel, l’Église a pris les devants. Une commission « indépendante » désignée et financée par la Conférence des évêques de France, présidée par un haut fonctionnaire, ancien vice-président du Conseil d’État, a publié le rapport Sauvé (du nom de son président). Ce rapport ne peut masquer l’ampleur de l’abomination de ces crimes innommables trouvés dans les archives de l’Église de France. Et la réalité est sans doute au-delà des chiffres annoncés.
Le président Macron, prompt à réparer le « lien abîmé entre l’Église et l’État », salue « l’esprit de responsabilité de l’Église » et l’invite à poursuivre « dans la lucidité et l’apaisement ». Il diligente son Premier Ministre, Jean Castex, à Rome. Le pape en profite pour réaffirmer : « L’Église ne changera pas son dogme. » Il appuie depuis Rome l’arrogance du président de la Conférence des évêques, Éric de Moulins-Beaufort, qui, au lendemain de la publication du rapport Sauvé, avait déclaré : « Le secret de la confession est supérieur aux lois de la République. »
C’est au nom de cette loi du silence que le crime a été camouflé et couvert pendant des décennies par l’institution.
À Rome comme à Paris, l’Église revendique d’être au-dessus des lois.
Que répond le Premier ministre de la Ve République ? Il est « touché par le contact direct et chaleureux de François », se félicite que « l’esprit de concorde l’emporte sur la tentation de la rupture ».
Alors que la population, les parents sont sous le choc de l’ampleur du forfait commis pendant des décennies, pour Jean Castex, « les Français attendent, de cette institution séculaire, protection, bienveillance et exemplarité… ». L’Église pousse l’avantage. Elle propose « un fonds d’indemnisation des victimes, financé par l’État » ! (La Vie catholique, 5 octobre). Quelle honte !
Après avoir couvert ce forfait, l’Église a l’audace de demander que ce soient les fonds publics qui indemnisent ses victimes.
Quant à la Ve République, elle confirme le caractère anti laïque qui est le sien depuis son origine.
Nous, soussignés, exigeons :
• Les criminels, quels qu’ils soient, doivent répondre de leurs actes, tout autant que la hiérarchie qui les a protégés, ils doivent être jugés selon les lois de la République !
• C’est à la justice de la République de décider qui sont les coupables et du montant des indemnisations des victimes, bien que, chacun le sait, aucune indemnisation n’effacera l’abomination et les dégâts causés.
• L’Église est fautive, sa hiérarchie est complice. C’est à l’Église d’assumer ses actes et d’indemniser les victimes ! La loi doit l’y contraindre.
• L’Église, séparée de l’État, relève, en matière judiciaire, des lois de la République et d’aucune autre. La République ne saurait tolérer aucun régime d’exception.
• En 1905, la loi a imposé la séparation des Églises et de l’État. Il est grand temps de revenir à ce principe démocratique. Arrêt du financement de l’Église catholique par l’État.
• Cet appel est à l’initiative de la revue Laïcité ! & pensée libre
• Pour tout contact et envoi de signatures : Alain Visseq, 107 ter, rue d’Alger 34130 Mauguio
• Mail : alain.visseq@orange.fr
Premiers signataires :
Odile Pagès, militante laïque. Guy Pagès, viticulteur syndicaliste (34). Jean Dubessy, directeur de recherche honoraire au CNRS, syndicaliste, militant laïque. François Standaert, Libre Penseur (80), rédacteur à « Laïcité ! & pensée libre ». Nicole Mahoux, militante CGT, à titre personnel (66). Jacques Chatillon, militant laïque des Côtes d’Armor. Henri Peña Ruiz, philosophe, professeur, écrivain, auteur du Dictionnaire amoureux de la laïcité. Michel Pétrequin, enseignant retraité, militant laïque, ancien responsable syndical. Yannick Amiard, Libre Penseur libre. Jacques Nepveu, militant laïque, pacifiste, libre penseur (44). Simon Costa, président du groupe Gaston Crémieux des Libres Penseurs du 13. Jacques Tarrou, postier syndicaliste retraité, ancien résistant (34). Guy Desalase, laïque, rédacteur à « Laïcité ! & pensée libre » (34). Marie Desalase, retraitée. Louis Bernabeu, instituteur laïque, (13). Jean-Pierre Francone, militant laïque, Sète. Thérèse Francone, laïque. Gérard Hidalgo, retraité Education nationale (34). Laurent Tribouillard, rédacteur à « Laïcité ! & pensée libre » (77). Claude Bizeau, Libre Penseur, groupe Victor Hugo (34). Martine Bodin, LP93. Pascal Clesse, LP 93. Yvon Bourhis, militant laïque (22). Colette Imbert, Libre penseuse, Yvelines (78). Michel Imbert, conseiller municipal à Sartrouville (2008-2020) (78). Pierre Baffier, retraité (34). Lydie Guyot, institutrice laïque retraitée (34). Daniel Rogier, enseignant retraité, libre penseur (83). Gilbert Saccani, militant laïque (84). Alain Visseq, militant laïque, directeur de publication de « Laïcité ! & pensée libre ». François Courtin, syndicaliste, auteur du livre « 14-18 le Chemin des Larmes » (30). Daniel Courrèges, enseignant retraité syndicaliste (95). Robert Duguet, enseignant retraité et militant laïque (91). Martine Subtil, Libre penseuse. André Comte, communiste (34). Dominique et Marilou Gradit, Libres penseurs, Sète. Laurence Duverger, institutrice laïque retraitée (34). Dimitri Boibessot, Libre penseur (92). Eric Arnaud, militant laïque (84). Bruno Marsot, Libre penseur (21). Jean-Claude et Annette Latrasse, laïques (34). Hervé Chuberre, syndicaliste enseignement supérieur (22). Didier Schein, militant laïque, rédacteur à « Laïcité ! & pensée libre ». (34) Jean Favry,« Jacques Fontaine, auteur maçonnique » (93). Laurence Striby, libre penseuse (25). Jean-Pierre Aranega, retraité (34). Albert Dal Pozzolo, conseiller municipal à Rozérieulles (Moselle). Rémi Boibessot, citoyen (92). Patrick Delvert, cheminot retraité syndiqué, adhérent aux amies et amis de la Commune 1871. Jean Paul Gady, libre penseur, pacifiste (87). Daniel Schwarz, enseignant (34). Patrice Chambon, membre d’Amnesty International. Marie-Paule Fristot-Rousselot, retraitée, militante associative (57). Marie[1]Claude Moreews, médecin scolaire retraitée (59). Gérard Desplos, militant laïque (34). Grégoire Privolt, enseignant (69). Jean Louis Fischer, docteur d’Etat ès Lettres et Sciences humaines de l’université de Paris I- Sorbonne. Francis et Marie-France Labbe, laïques (34). Alain Moreews, enseignant retraité (59). Sylvain Javaudin (44). Claude Pacoureau, militant laïque lucéen (44). Eric Château, citoyen et enseignant laïque de l’Education nationale. Rocco Petulla, syndicaliste (57). Denis Orjol, militant syndical et associatif (22). Jean[1]Pierre Barrois, maître de conférences retraité (Paris 12), ancien secrétaire de la Fédération des cercles de défense laïque (50). Claude Jenger, militant pour la laïcité. Patrick Jubert, régisseur de spectacles (31). Tanguy Lorre, militant laïque, syndicaliste EN (66). Dominique Minana, groupe Victor Hugo (34). Roland Gallosi, retraité. Hélène Gallosi, LP 29. Jean-Michel Boulmé, président de la Libre Pensée de Bourg en Bresse (Groupe Edgar Quinet) (01). Claude Fabert, ancien journaliste, Besançon (25). Patrice Struillou, enseignant de Mathématiques (22). Hélène Favié, enseignante retraitée (34) Christian Prouzet (31). Bernard Labat, enseignant retraité, Carcassonne (11). Christian Robquin, (77). Rémi Candelier, syndicaliste (76). Patrick Kaczmarek, médecin, communiste, libre penseur (80). Claire Dreidemy, laïque (34). Didier Pavia, libre penseur (92). Christiane Cuer-Visseq, trésorière de la revue « Laïcité & pensée libre. (34). Éric Le Courtois, syndicaliste (22). Thiphaine Jézéquel, enseignante IUT (22). Raymond Léonardi, libre penseur et Monique Léonardi, St Etienne du Grès (13). Alain Bony, professeur LP retraité (21). Lucie Viano, laïque (06). Marion Henry-Chagnol, militante (54). Alain Carlier, retraité EN, syndicaliste (57). Jacqueline Salenson, le choix Ségala (81). Roberte Saez (13). Anita Alegre, militante associative (81). Gilbert Renard, cheminot syndicaliste retraité (34). Agapito Navarro, libre penseur, retraité Education (81). Elisabeth Cornec, retraitée. Bernard Brizon, enseignant retraité (30). Jocelyne Fonlupt-Kilic, autrice, Sète (34). Claudine Rey, journaliste honoraire (75). Marili Codan, étudiante (13). Serge Herbuvaux, citoyen du Monde (54). Michel Barbe, laïque ; Marseille (13). Marie Capelle, infirmière retraitée (22).