Inégalités sociales et concentration des richesses = carnage écologique ! (1ère partie)
- 5 septembre 2022
Depuis juillet, la situation dans le monde et dans notre pays est toujours aussi alarmante : des guerres ravagent toujours des populations, des territoires et des pays entiers. Le monde dans lequel nous vivons n’a jamais autant senti la poudre, une explosion généralisée avec un conflit nucléaire n’a jamais été aussi proche et menaçante. Alors que 2,2 milliards d’êtres humains vivent dans le dénuement et la pauvreté, avec moins de 2 dollars ou euros par jour, dans le même temps, les dépenses militaires de presque tous les pays enflent insolemment pour se préparer à une telle éventualité apocalyptique : 2 100 milliards de dollars en 2021, 67 000 dollars par seconde ! Avec 38,2 milliards d’euros pour l’armement et 10 millions de pauvres, la France de Macron est dans le carré de tête de ces pays si dispendieux pour se préparer et faire la guerre et si peu soucieux de la misère grandissante de la jeunesse et du peuple !
Mais pour les plus riches, parlons-en !
Justement, la situation et les pratiques de cette petite minorité sur la planète ont inspiré notre ami Alain Paton qui nous a envoyé un article dont nous publions ci-après la première partie.
Bonne lecture.
Jean-Paul Gady
Les appels à la sobriété pour tout le petit peuple, masque le carnage écologique qu’engendrent les inégalités sociales et l’ultra concentration des richesses.
Dans un monde où la sobriété s’impose aux plus pauvres du fait de la hausse des températures, les milliardaires continuent, eux, de polluer sans compter.
Leurs activités de luxe hypothèquent notre futur. À ce rythme, ils finiront par survoler les ruines du monde qu’ils sont censés contribuer à bâtir.
Les ultras riches prennent un jet privé, un yacht, un hélicoptère comme on prend un train, un bus, un vélo. Ils utilisent le monde comme leur terrain de jeu. Pourquoi se priver quand le kérosène est moins taxé que l’essence ? Ils se comportent au mépris de l’urgence climatique comme si la planète ne vivait pas déjà à crédit.
Pour rappel, nous avons consommé depuis le 28 juillet, l’ensemble des ressources que la terre peut régénérer en une année. Le jour de dépassement est même instrumentalisé par ceux qui n’agissent pas et qui en profitent pour faire étalage d’une volonté de donneur de leçon. « Les portes ouvertes des commerces avec la clim ce n’est plus acceptable », « coupez la WIFI la nuit », « baissez la climatisation », « éteignez la lumière », etc. La ministre Agnès Pannier-Runacher vocifère à longueur de plateaux télé et sanctionne les contrevenants.
Mais en qualité de valets du capital, ils refusent de s’attaquer à la racine du problème : les milliardaires et le système qui leur permet de perdurer.
C’est aux simples quidams qui pratiquent déjà une sobriété forcée du fait de leurs faibles revenus que l’on demande de faire des « petits gestes du quotidien » qui, seuls…ne sauveront personne de la catastrophe !
En France, ils se nomment Bolloré, Arnault, pour ne citer que ceux–là. Leur fortune pourrait sauver la planète et l’espèce humaine, mais ils passent leur temps à saccager le bien commun. L’équation est des plus simple :
Plus on est riche, plus on pollue.
À titre d’exemple, le vol de l’un de nos « champions » nationaux mis en exergue, montré comme modèle de la réussite, Bernard Arnault en allant faire trempette, dans la méditerranée, un aller-retour à bord de son jet privé génère six tonnes de CO2 soit 2500 fois plus que le même trajet en TGV. Chercher l’erreur ? On compte sur Emmanuel Macron, un proche, pour l’appeler à la sobriété.
Le même le 22 juillet 2022 a effectué trois vols « Paris Rome, Rome Saint-Malo, retour sur Paris » ce qui équivaut à : 925 années de WIFI, 26 trajets en avion de ligne pour les mêmes destinations, 172.897 km en Clio diesel ou 4 fois le tour de la terre, 14.7 millions de feuilles de papier, 2 ans d’empreinte carbone d’un français moyen et sacrilège…32 500 crêpes bretonnes !
D’après une étude du laboratoire des inégalités mondiales datant de 2021, 1% des plus fortunés émettent plus de dioxine de carbone que les 50% les plus modestes. Les riches sont à l’origine de 17% des gaz à effet de serre pour 12% pour les populations plus pauvres.
À l’échelle de la France, si l’on inclut au calcul le poids climatique du patrimoine financier, les ONG Oxfam et Greenpeace trouvent une donnée effrayante : 63 milliardaires émettent autant de CO2 que la moitié de la population hexagonale, 63 d’un côté, 34 millions de l’autre !
La famille Mulliez (groupe Auchan) à elle seule détruit le climat dans les mêmes proportions que la totalité des habitants de la région Nouvelle-Aquitaine !
Pour autant, ce n’est pas aux plus gros pollueurs que le gouvernement macroniste demande de la « sobriété ».
Peu importe que les émissions des 1% des plus aisés soient trente fois supérieures en 2030.
Au fil des ans, force est de constater que le réchauffement climatique s’intensifie. Alors que l’on pourrait s’attendre à assister au déclin souhaitable de l‘aviation privée, l’inverse se produit : elle est en plein boum. En France, un avion sur dix quittant une piste est un jet, parfois pour des distances très courtes. Celui de Vin[1]cent Bolloré par exemple fait l’aller-retour entre Paris et la Côte d’Azur dans la journée avec un bilan carbone de six tonnes de CO2. Ces fastueux appareils sont le moyen de transport le plus polluant, ils émettent dix fois plus de gaz à effet de serre que les déjà peu vertueux avions de ligne, classiques. La tendance n’est donc pas à la sobriété. Les locations d’avions d’affaires bondissent depuis quelques années. Les carnets de commandes des fabricants sont pleins. Entre 2005 et 2019, les émissions de dioxine de carbone des jets ont augmenté de 31% en Europe, selon le figaro 40% de ces vols se feraient à vide.
Dans le domaine de la navigation dite de « plaisance », le bilan est lui aussi dramatique. Nous voyons se pavaner, les super yachts, super polluants. Ils ont pour nom, Azzam, l’Éclipse, le Dubaï. Des navires qui, à eux trois, s’étalent sur plus de 500 m. Ces monstres marins font partie des cinq plus grands yachts du monde, ceux qu’on appelle les supers yachts des embarcations luxueuses de 40 à 180 mètres de long accueillant jacuzzi, salle de sport, héliports, cinémas, discothèques, parfois même des sous-marins, avec des équipages prêts à recevoir des familles d’oligarques russes, de rois du pétrole qatari ou de magnats de la Silicon Valley.
Bien qu’ils ne naviguent que très peu, ou en tout cas pas très loin, ces super yachts ont un impact écologique désastreux. « Un côté pollution totale » pour Gregory Salle qui leur a consacré un ouvrage entier en 2021. Pourtant, l’industrie du luxe se porte bien. Plus de 1000 vaisseaux luxueux ont été commandés ou sont en construction cette année. Un bond de 25% en un an. « La seule flotte des 300 plus gros supers yachts en activité émet tous les ans 285 000 tonnes de dioxyde de carbone, autant voire davantage que des pays entiers ». Pour les ultras riches qui polluent le plus, posséder un tel palace flottant, c’est l’assurance de voir leur empreinte carbone tripler. À ce triste jeu, l’oligarque russe Abramovitch est N°1. En 2018, il a émis 22.440 tonnes de CO2 avec son yacht.
(Suite de cet article dans un prochain article)
Alain Paton